Allez, il est temps que moi aussi je donne mes impressions.
J'ai quitté Paris fâché à mort avec l'amour de ma vie. On a eu une bonne discussion entre temps, qui s'est fini sur l'oreiller, et hier soir, la magie est revenue, comme une nuit d'amour torride et éblouissante !
Bon, OK, je grossis un peu le trait, mais bordel, que c'était bon, que c'était jouissif, ce concert ! Et surtout, que c'était inattendu ! Alors c'est vrai que, vu de l'extérieur, la setlist, bien que nettement supérieure à celle de Paris, n'est pas totalement ébouriffante. Certes, on a connu tellement mieux ! Peut-être ai-je appris à m'en contenter ? Non, surtout, le choix de quelques titres a fait basculer tout le concert du bon côté. A commencer par If Only Tonight We Could Sleep, sommet monumental, merveille des merveilles (pas entendue depuis le Dream Tour en ce qui me concerne), incroyable d'émotion avec un Gros qui pleurait littéralement (et moi avec lui !). Three Imaginary Boys ensuite, excellente surprise, tout à fait à sa place dans ce set, et très poignante également. Le 1er rappel, bien entendu, At Night restant à jamais dans mon top 3 avec Plainsong et The Figurehead (mais je ne sais jamais dans quel ordre...). Et évidemment, le choix d'un set Disintegration à la place des Wisheries avec lesquelles j'ai de plus en plus de mal.
Ajoutons à ça le non-choix de certaines chansons parasites comme High et Wrong Number (ce qui faisait déjà un solo strident en moins) et quelques morceaux, peut-être secondaires, mais vraiment bien interprétés comme Sleep When I'm Dead et Catch, et voilà, le tour est joué pour un concert absolument splendide.
Ah oui, mais bon, on va me dire qu'il y a eu deux rappels pop au lieu d'un, 11 chansons pop à la suite pour finir, ça peut paraître beaucoup. Bah non, à part Friday qui continue de me filer des irruptions de boutons, tout le reste a été parfaitement digeste, voire même jouissif pour certaines. Et puis franchement, quand le groupe offre un set et un premier rappel de cet acabit, comme je suis partageur, je veux bien laisser les deux derniers rappels aux djeuns et aux accros du dance-floor...
Mais la différence ne s'est pas faite uniquement sur la setlist : le son n'avait rien à voir avec la bouillie parisienne où je n'arrivais pas à distinguer les instruments, croyant même à une surdité précoce de ma part. A Lyon, à l'exception peut-être de Prayers For Rain, un peu plus confuse, tout à été impeccable pour l'oreille. Pourtant, la Halle Tony Garnier, que je connais bien, c'est pas non plus du haut de gamme en matière d'acoustique !
Quant au Gros lui-même, il a aussi fait une vraie différence : très concentré, voire même parfois prostré, il a insufflé au concert une énorme intensité, donnant souvent dans la tristesse et le recueillement vécus lors d'anciennes tournées. La setlist l'y a aidé, c'est certain, mais pas que. Il m'a semblé cette fois tirer parti de ses limites vocales, en remplaçant l'énergie et les cris par l'émotion et une mélancolie de bon ton. Cela m'a particulièrement frappé sur Disintegration, qu'on a connu beaucoup plus puissante mais, selon moi, rarement aussi profonde.
J'avais promis de revenir bouloter mon chapeau devant vous, les curistes, si Lyon avait constitué une bonne surprise. Ce fut beaucoup plus que ça, alors aucun problème : je me délecte de mon couvre-chef et je lui trouve ma foi un bien bon goût ! Le seul regret qu'il me restera, c'est de m'être embarqué pour Paris, attiré par des chimères, là où on n'aura assisté qu'à une Grand-Messe mondaine. Maintenant, s'ils jouent Last Dance à Montpellier ce soir, je les bute tous, parce qu'il aura quand même manqué celle-ci...