C'est comment, d'avoir 15 ans ?

Parce que bon, à part la symbolique du chiffre, je vois pas trop ce qui va changer dans ma vie, du moins pas avant que j'entre au lycée ! Après, je me doute bien que c'est pas parce qu'on a 15 ans que du jour au lendemain tout va changer, mais bizarrement, cette année, je m'en fiche...être en 2013, avoir 15 ans, ça me passe un peu au-dessus de la tête, mis à part que ça me rappelle que j'ai toujours pas de "vrais" amis.
Je me demandais ce que ça représentait pour vous, d'avoir eu 15 ans. Une période de transition ? De découvertes ? De joie ? Comment vous avez vécu vos 15 ans, en quelque sorte

Période de tumultes, de questions sans réponses tout comme toi, de solitude, d'ennuis...
Mais aussi d'émois curistes, de second concert de robert, de premiers contacts physiques avec la gente féminine! lol
Mais globalement un sentiment de mal être qui s'est dissipé l'espace des trois années suivantes.
L'age aidant, on prends plus d'assurance, de confiance en soi...

Pourvu que j'aie aussi la chance de voir Robert une seconde fois en concert !
Bref, je vais encore prendre cher cette année...je suis perdue entre ce que j'ai au fond de moi et ce que je peux montrer aux autres, soit une infime partie et celle qui me reflète le moins bien...et en même temps j'ai peur de ne pas plaire aux autres en étant honnête avec eux comme c'est arrivé si souvent...
A quand la fin de tout ça ? Pour le moment, je n'ai pas de raison d'avoir confiance en moi, ou en tout cas je n'en vois pas, et j'avoue que ce n'est pas évident.
Je n'ai pas parlé à un garçon (à part mes frères) depuis tellement longtemps que je pourrais même pas dire quand c'est arrivé pour la dernière fois !

A 15 ans j'étais un pti con (désormais juste un vieux con)

... On est en 1990 ... Un certain 21 Juin ... Mon cousin de 9 ans mon ainé me bigophone (pas de portable à l'époque mais le bon vieux familial à cadran) pour me dire qu'il avait entendu à la radio la venue de The Cure pour la fête de la musique. Complètement pris entre la raison et la passion je décide finalement de prendre le train (jumping someone else's train) pour Paname. Bon mes parents m'ont piqué une crise de nerf quand je suis rentré mais pour un dépucelage scénique avec la bande de corbeaux j'ai été servi. Il a fallu jouer des coudes sur Shake Dog Shake ... Une époque où les curistes étaient plus costaud que moi. Mais au final une émotion énorme à l'entame de Lament.

Rimbaud disait "On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans"
Alors que dire à 15 ? Candide sans doute, pas encore vraiment en révolte mais les prémices de l'affirmation d'une personnalité complexe (de mémoire chez les filles c'est bien avant)
Les choses ont sans doute évolué quand j'observe les jeunes de ton âge.

Il m'arrive de recroiser certains copains de lycée, mes anciens camarades des premières soirées arrosées, mes compagnons de délires musicaux avec qui je commençais à gratouiller et à pousser la voix ... On a bien vieilli et trainons, outre nos poussettes, quelques désilusions sur le monde mais continuons encore de rêver.

Mes meilleurs amis, je les ai rencontré plus tard en fac de droit... Epoque où l'on échange les fous rires et instants d'émotions intenses avec leur lots de joies mais aussi de coups durs.
C'est ça la vie, on commence à compter ses cheveux blancs mais on essaye de rester autant que possible un ado dans l'âme. Je suis victime du syndrome de Peter Pan mais je me soigne. La paternité m'a changé la vie mais n'a pas essoufler mes passions . Le plaisir de jouer avec Simon est un cadeau merveilleux. Chaque jour je me sens plus fort mais il m'arrive parfois de repenser à mes 15 ans avec une certaine nostalgie: Sans regret mais avec un pincement en voyant le temps qui passe.

Alors pour revenir à ta question c'est quoi avoir 15 ans ?
C'est une étape essentielle comme toute autre ... Alors je n'ai qu'un conseil:
Profite de ces moments rares, des petits plaisirs qui s'offrent à toi. Un jour tu y repenseras avec bonheur. Carpe Diem

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre...
C'est très intéressant de lire ce que tu racontes, une petite rétrospective, en somme, avec ses conclusions et ses souvenirs marquants...mais je ne pense pas que tu aies été con un jour, enfin j'ai du mal à imaginer... Ou bien c'est ce que tu penses, à tord, parce que tu ne connais pas les "vrais" cons, comme ceux de ma classe par exemple !
Comme disais Robert dans une interview en 1996, j'ai tristement remarqué que notre génération n'a aucun rêve...par rapport à la face du monde par exemple, tout le monde sait qu'on ne pourra rien changer, alors que la génération de mon père faisait Mai 68... C'est triste, nos rêves, on les a perdu très tôt...en CP, je savais déjà que je ne sauverais pas les ours polaires, par exemple (oui, c'était mon rêve). Alors, les gens de ma classe espèrent trouver un travail, comptables, avocats et autres... Pendant que, de mon côté, je sais juste ce que je ne veux pas faire. Aucun rêve particulier, à part de rencontrer quelqu'un avec qui partager mes passions et revoir The Cure en concert...
J'ai 15 ans, et mon frère pense déjà que j'ai le syndrome de Peter Pan...mais je ne me soigne pas ! Hier, j'ai joué à la poupée et une de mes copines m'offrira un lapin en peluche, c'est sûr. J'en ai déjà 3 : Célestin, Clémentin et Quentin...le prochain s'appellera Martin !

J'espère que le petit Simon grandit bien (avec un tel prénom, c'est déjà bien partit) ! Finalement, je ne suis pas la seule à jouer à la poupée !

Je pense souvent à mon enfance avec regrets, à mes larmes le dernier jour du CM2...
Et à ces années au collège, plutôt décevantes, en somme, trop longues, et pourtant si rapides...j'y ai tellement grandit, par moi-même...!

Merci du conseil, je vais essayer de le suivre, et de toute façon, je n'ai pas trop le choix, après tout, on ne choisit pas non plus de vivre alors autant choisir d'être heureux !

Célestin, Clémentin et Quentin, ça m'éclate bien. Ça me rappelle L'Arrache-Coeur de Boris Vian, les triplés s'appellent Noël, Joël et Citroën. Ca m'a toujours fait beaucoup rire...

Moi aussi, j'adore ce livre...mais quand j'ai nommé mes lapins j'ai d'abord pensé aux livres que j'avais petite, "Belle La Coccinelle", "Lorette La Paquerette" et compagnie...et ça m'a aussi toujours fait très plaisir que "The Catcher In The Rye" fut traduit par "L'Attrape-Coeurs" en français, soit mon livre préféré depuis des années...

Oui, je suis d'accord, très très bon bouquin ! Et on l'apprécie d'autant plus quand on est ado, n'est-ce pas ? C'est ça aussi, avoir 15 ans !

Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore lu en tant qu'adulte...! Mais oui; je l'adore...je l'ai lu a 12 ans je crois, et il est resté en moi depuis ! Et quand j'ai en plus appris que Robert l'aimait aussi...ça m'a fait bien plaisir ! J'adore Salinger...ses personnages sont vraiment vivants, et me touchent beaucoup !

Kotyk a écrit:

Célestin, Clémentin et Quentin, ça m'éclate bien. Ça me rappelle L'Arrache-Coeur de Boris Vian, les triplés s'appellent Noël, Joël et Citroën. Ca m'a toujours fait beaucoup rire...

Ma mère m'avait conseillé de lire cette "oeuvre" de Boris Vian quand j'étais au lycée. Ca m'a tellement plus que j'ai enchainé avec "l'herbe rouge". C'était vraiment surprenant et imaginatif.

Pour répondre à la question initiale, avoir 15 ans c'est comme avoir 14 ans.... jusqu'à la fin de l'année scolaire. Le grand changement se situe à la rentrée au lycée si tu changes d'établissement (apparemment ce sera le cas).

Pour décrire mes 15 ans, ce fut 2 périodes. Les derniers mois au collège avec une classe où tout le monde était amis, un très bon esprit, des rigolades, des anecdotes, des transgressions (regarder brûler au loin le carnet de correspondance de la classe pendant que le prof nous demandait où il était), de bonnes notes (donc de la satisfaction et peu de pression) un peu l'ivresse collective avant la fin d'une époque que nous sentions arriver. C'est aussi des regrets énormes vis à vis des relations avec le sexe opposé, des occasions évidentes non abouties par manque d'audace, de courage ou de chance (dont une à cause de Carnage Visors!) Des occasions qui ne se sont jamais représentées. Après 3 ou 4 années dans la même classe, nous nous connaissions bien, la barrière du physique était atténuée au profit de la personnalité. Par la suite, les jugements ne se sont basés que sur l'apparence, la forme plutôt que le fond parce que nous ne nous connaissions pas.
La fin de l’année fut marquée par une tournée musicale en Pologne via la DDR et ses « traban-bahn », la découverte d’un monde parallèle ou d’une époque parallèle? Certaines scènes étaient surréalistes.
Au chapitre anecdote, j’ai fait subir à 60 personnes, la face B de « Standing on a beach », on a traversé Cracovie, avec les explications au son de Descent, Splintered in her head, I’m Cold…. Mr Pink Eyes semble avoir été la limite du supportable pour des « mélomanes » en tournée.

Mes camarades et moi avons été dispersés dans une dizaine de lycées car notre ville en était dépourvue à l'époque.
Ce fut aussi l'époque mémorable et incomparable de l'achat de la plupart des albums de The Cure. Dès que j'avais l'argent nécessaire j'achetais à Auchan l'album qui possédait le plus grand nombre de chansons ou le moins cher.

A l'appel à la rentrée en 2e, j'attendais avec anxiété d'entendre mon nom. Les rangs de la seconde 1 commençait à se former quand un de mes copains a émis "quelle bande de frimeurs" ("gäge's" en VO), on a rigolé, j'ai été nommé dans la foulée.
Il y avait 2 populations de lycéens: les ex-collégiens et les néo-adultes fils et filles de bourgeois qui se faisaient des resto, portaient des talons, un pull sur les épaules, sortaient ensemble en soirée.

D’une manière général, j’avais l’impression de vivre une sorte de printemps, de m’attendre à ce qu’il m’arrive une multitude choses heureuses. La certitude que j’ai maintenant est qu’il faut se bouger pour optimiser sa jeunesse. Au diable ce que pensent les autres, il faut s’imposer.
C’est l’âge auquel les personnalités se forment, c’est l’âge ou il faut un peu se faire violence et se forcer à prendre de bonnes habitudes pour se faciliter la vie. C’est aussi le temps de bien s’amuser, un aspect à ne pas négliger!

C'est chouette et émouvant, ce que tu racontes.

Pour ce qui est du harcèlement musical que tu faisais subir à ton groupe, je me suis bien reconnu.

A cette époque, j'avais pas peur de jouer la batterie de The Hanging Garden sur les radiateurs en ferraille de la classe pendant les intercours, par exemple.

En 3ème, voyage en Angleterre, comme toi, j'ai fait subir les faces B de Standing On A Beach à mes potes, d'autres écoutaient Gogol 1er au fond du bus, bref on avait l'impression avec ce genre de zique de provoquer par l'excès ; sans doute que ces faces B sont excessives (Splintered In Her Head l'est, incontestablement !).

J'étais aussi assez con pour écrire les paroles de The Figurehead ou The Drowning Man (des choses joyeuses, quoi) sur les tables des classes dès que je me faisais chier (et c'était pas rare...).

En anglais, j'ai fait un exposé sur Cure devant ma classe de 2de, je leur ai fait écouter Killing An Arab, A Forest, Close To Me. Tout le monde baillait mais la prof m'a dit que c'était un bon exposé (j'ai eu 15 ou 16, je sais plus).

Avec une poignée de copains allumés, les samedis soirs, on allait au cimetière et on chantait des chansons de Cure. On faisait pas de mal, on n'était pas des vandales, mais parfois il y a eu tapage nocturne !

Tout ça, c'était entre 87 et 92 à peu près. Depuis j'ai fait moins de conneries dans le domaine curiste (encore que, se mettre sur la paille pour les voir en concert, c'est pas une connerie ?) mais la flamme est toujours là, elle brûle maintenant depuis 27 ans !

C'est quoi avoir 15 ans ? C'est être curiste depuis seulement 2 ans et ne pas se douter que 25 ans plus tard, on le sera encore...

c'est quoi 15 ans?

c'est écouter cure depuis un an et avoir l'impression d’exister un peu et se sentir moi seul....

c'est commencer un apprentissage en boulangerie pensant que ça va être mon métier a vie...

c'est la découverte su sexe féminin et des premières relations amoureuse est des premières déceptions sentimentales........

c'est faire parti d'une bande de corbeaux en herbe coiffé comme des hérissons maquillé comme des stars en manque de reconnaissance....

c'est acheter tout ce qui a un rapport a cure de prés ou de loin et bien souvent de loin...

et bien sur sortir pour la première fois en discothèque et pogoter des la première occasion histoire de marquer ses bonnes doc MARTENS toute neuve...

et c'est comme le dit si bien kotik être curiste depuis 1 ans et ne pas se douter que 28 ans après la flamme soit toujours allumée......

C'est aussi revenir d'un voyage émouvant à Berlin et être émue à nouveau en voyant qu'on m'a répondu. Merci beaucoup, ça me fait très plaisir...!
Je me reconnais dans (pratiquement) toutes vos phrases, c'est rassurant et inquiétant à la fois, mais dans tous les cas, ça aide à se sentir comprise et moins seule !
Apparemment, on a tous essayé la "torture" musicale envers nos petits camarades ! Les miens on pas mal souffert, les pauvres. Mais ils me le rendent bien (vive One Direction).

Des vinyles de Cure à Auchan ?! Les choses ont bien changées...!
Je connais la technique du choix d'album en fonction du nombre de chansons, et puis un jour, on se rend compte qu'on les a tous

Ah la rentrée au lycée...déjà deux ans que je ne fais qu'y penser...ma classe n'est pas soudée du tout, comme semblait être celle de MerovegeeG. Elle fonctionne par groupes : les "populaires" (= vêtements de marques chers), les "geeks" (= joueurs de jeux vidéos) et nous, les "rien". Chaque groupe manque de respect pour l'autre, et il n'hésitent pas à rire quand ils entendent des conversations "extérieures". Le seul groupe "mixte" est celui des "populaires" (= aucun contact avec les garçons). Je partirais d'ici sans aucun regret...

Je compte profiter de cette période mais pour le moment, je n'ai pas envie de me faire violence pour passer du temps avec ceux que j'essaie d'éviter autant que possible

Tiens Kotyk, ce que tu dis me rappelle que "It Doesn't Matter If We All Die" a été effacé de ma table de maths...je dois être un peu conne, moi aussi

Et ça me rappelle aussi qu'il me manque du vocabulaire en allemand pour pouvoir continuer mon travail oral sur Cure...(vive les sujets libres; certains vont pouvoir parler de leur Porshe !)

J'ai partiellement "retrouvé" une amie qui partage les mêmes passions que moi, c'est sympa de chanter les Beatles période psychédélique devant des squats d'anarchistes qui disent être heureux avec leurs rats...(Berlin, quelle tuerie).

La flamme brûlera encore, je ne m'inquiète pas pour ça, d'ailleurs, je crois que j'en ai besoin .