Nos festoches de l'été

Bande de curistes, une fois de plus, on n'aura pas l'occasion de se croiser sur un concert de Cure cet été, puisque ces grosses pantoufles font le strict minimum syndical, qui plus est en pays rosbif, qui plus est à la peau des fesses pour 4 soirs indivisibles. Grrrrrrr...

Qu'à cela ne tienne, ma frustration musicale a atteint un tel point au Ghana que j'ai décidé de lâcher la bride en ce mois de juillet, avec pas moins de 6 concerts ou festoches prévus. Au cas où l'un d'entre vous s'y trouverait, n'hésitez pas à venir m'offrir une bière, je ne manquerai pas d'en faire autant ! Donc voilou où je serai :

04/07 : Mogwai, Paris (Folies Bergères) --> 8 ans que j'attends ça ! Je m'en pâme d'avance !
14/07 : Festival Musilac d'Aix-les-Bains, avec entre autres Mogwai et Morcheeba
15/07 : même endroit, avec entre autres Eels et PJ Harvey
19/07 : Têtes Raides à Saint-Pierre-de-Chartreuse (rencontres Brel)
24/07 : Tiken Jah Fakoly à Lyon (festival de Fourvière)
26/07 : Cocorosie à Grenoble (Jardin de Ville)

Pendant que vous y êtes, vous pouvez aussi répertorier vos concerts à vous, on a peut-être une chance pour que ça se recoupe d'une façon ou d'une autre...

Ce concert est déjà passé mais bon

J'Y ÉTAIS !!!! Tataratata Brussels




Je précise que je n'ai rien à voir avec les Toutous au début de la video.
Ce n'est pas moi qui ai fait ça.


Quelqu'un peut préciser si les paroles en Espagnol sont une traduction des originales ????

Nom de dieu ! Purée, comme tu as dû halluciner en entendant un truc pareil ! Une des reprises les plus imporbables qu'on puisse imaginer !

Hé, en plus, franchement, c'est loin d'être mauvais ! Comme quoi, les Gypsy Kings, ils sont capables de faire autre chose que de la merde en barre...

Quant aux paroles espagnoles, je ne le parle pas, mais je crois avoir entendu "el mundo" et "mi corazon" qui ne sont pas dans les paroles d'origine, donc je pense que c'est totalement free style !

Je ne sais pas si je vous l'avais dit, mais il y a deux ans, au festival Africajarc, il y avait un groupe à tendance raï, les Boukakes (des mecs de Montpelleir, pas dénués d'humour, pour prendre un nom pareil !) qui avaient repris Killing An Arab sur scène, je vous laisse aussi imaginer ma stupéfaction ! Pour l'anecdote, la nuit suivante, j'ai même rêvé qu'Alpha Blondy (que j'allais voir le lendemain au même festival) en avait été tellement impressionné qu'il avait décidé de commencer son concert par Bloodflowers...

https://www.youtube.com/watch?v=f92cXr62gZo&feature=related

C'est incomplet et de mauvaise qualité, mais ça donne une petite idée du truc...

Oui c'est tout à fait ça aussi !! La Grosse Surprise.

Celle qui fait qu'on est bien content d'être venu.


C'est effectivement bien fun cette reprise de KAA. C'est sympa ce qu'il font à la guitare.

Bon, les Gypsy Kings, faudrait voir quand même à pas pourrir mon topic... Alors, personne ne vient à un de ces 6 concerts ? Faut se magner, Mogwai c'est demain ! (Putain, demain, nom de dieu, 8 ans d'attente, je suis aussi fébrile qu'avant d'aller voir Cure !!!)

djobi djoba don't cry


pour moi et ma femme:

- PORTISHEAD + MOGWAI à Nîmes (arènes)
- THE KILLS + BLONDE REDHEAD à St Malo (la route du rock)
- THE BEWITCHED HANDS (chez moi enfin presque ...........)



bon concert à toi Koko !!!
pour moi donc Mogwai çà sera pour bientôt aussi, en condition de folie en bonus d'un groupe que je vais enfin voir sur scène
(j'avais déjà vu l'hypnotique Beth Gibbons en duo avec Rustin Man)
le kiff !

Dommage pour Nîmes, mon gars ! Je l'avais prévu, mais comme je les vois déjà 2 fois avant, j'ai coché d'autres priorités... Dommage dommage...

D'ailleurs, tu devrais encore les voir à la Route du Rock, je crois qu'ils y jouent.

En tout cas, le concert aux Folies Bergères, la semaine dernière, c'était un truc de ouf, à peu près aussi fort (en volume) que My Bloody Valentine il y a 3 ans, t'en souvient-il Le Clan ? J'en ai encore les oreilles qui sifflent, bordel !

Ah ouais grave, pour la première fois j'avais mis les bouchons d'oreille, et malgré ça, j'ai eu des bourdonnements !

Je suis content que vous vous tapiez quelques bons shows, je me souviens de Mogwai à Dijon, c'était très bon (et un peu bizarre d'entendre des "chut!" de la part du public!).

Quant à Portishead à Paris en 2008, c'était tout simplement extraordinaire : setlist parfaite, musicos au poil, et une émotion totale.

Et j'avais pas vu PJ Harvey, ce soir en plus pour toi Kotyk, je viens de vois sa dernière performance à l'Olympia, c'est tout simplement raaaaaaaaaaaahhhhh LOVELY !!!

PJ Harvey hier soir, c'était vraiment excellent ! Seulement 3 zikos pour l'accompagner (dont John Parish), mais beaucoup d'inspiration et de subtilité dans l'interprétation. Grand moment !

Mogwai avant-hier, très bien aussi mais très court (50 minutes, 8 morceaux, et en plein milieu de l'après-midi !).

Bilan de 2 jours de Musilac :
++ : Mogwai, PJ Harvey, Angus & Julia Stone (un frère et une soeur jouant une pop-folk d'une délicatesse à chialer !)
+ : Eels, Bernard Lavilliers (un gars que je respecte, qui a la patate, dont je partage les idées et qui avait une poignée d'excellents zikos), Asa (chanteuse nigériane aux accents blues et aux morceaux chaloupés)
- : Morcheeba (fadasse), Gaëtan Roussel (j'aimais Tarmac et Louise Attaque, mais là, en solo, c'était d'une affligeante platitude)
-- : Ben l'Oncle Soul, Aaron (2 frenchies qui se prennent pour des ricains, énervants au plus haut point)

Des sacs de pisse pour Ben l'oncle soul !!! On est d'accord. Quel dommage pour Morcheeba, surtout que Skye Edwards était de retour. En tout cas, content que tu te sois fait plaisir, et que tu nous le fasse partager

Oui, Ben l'Oncle Soul, je ne connaissais pas mais j'ai eu mon compte. Il m'a rappelé Sinclair (vu à Nîmes en première partie de Cure en 1998) dans ses manières et sa façon de chanter. Le plus énervant, c'est qu'il ponctue toutes ses chansons de "one two three four" et qu'il parle parfois anglais au public entre les chansons, alors qu'il est aussi francophone que vous et moi ! Ca, ça a le don de m'énerver !

Pour revenir à PJ Harvey, je ne peux pas dire grand chose de la setlist, vu que je n'ai pas trop écouté ses albums depuis To Bring You My Love (ça remonte quand même à une quinzaine d'années) mais j'adore ses débuts, et au vu de ce qu'elle a joué hier, ses derniers albums doivent valoir le détour, je vais me pencher dessus... Elle a quand même joué 3 morceaux de l'album sus-cité : C'mon Billy, Down By The Water et Meet Ze Monsta pour finir.

Le dernier de PJ Harvey est sorti l'an dernier et s'appelle Let England Shake. C'est un album très particulier, beaucoup moins rock alternatif, elle chante très haut, utilise l'autoharpe plutôt que la guitare.

Je l'ai détesté quand il est sorti. Je trouvais déjà qu'avec White Chalk, elle s'éloignait trop du son que j'aimais. Et puis bizarrement, individuellement, chaque titre revenait en moi, prenait vie dans ma tête. Et au fil des jours, des semaines, j'ai fini par m'imprégner de tous ces morceaux, pour finir par avoir besoin d'écouter l'album régulièrement, pour l'apaisement qu'il me procure, la beauté et le souffle qu'il m'évoque.

C'est un album très anglais, très abouti sur le plan de la composition, abordée à trois avec Mick Harvey et John Parish. Il décrit des scènes de guerre de l'histoire anglaise, dans l'horreur et l'épique, et sans jamais tomber dans l'emphase ou la leçon.

Elle a joué dans son dernier concert parisien tous les morceaux du dernier album, plus une face B, ainsi que Down By The Water et C'mon Billy entre autres :


PJ Harvey in Concert - Paris 2011 par ARTEplus7de

Donc, si j'ai bien compris, elle était aussi accompagnée de Mick Harvey sur scène ? Le mythique Mick Harvey des Bad Seeds et qui a enregistré 2 albums hommage à Gainsbourg ? Et tout ça à l'insu de mon plein gré ?

Bon en tout cas, j'ai commandé l'album, ça me démangeait trop, je recevrai ça lundi dans mon bled et j'en suis impatient...

Absolument celui-là même ! Enfin s'ils étaient dans la même configuration. Tu me diras ce que tu penses de l'album.

Après un concert de MOGWAI en demi teinte (toujours le même mur de son et les mêmes rengaines noisy malgré un dernier opus 2011 de haut vol, le contexte peu propice des "marchands de plage" et un public aussi captivé qu'un croc mort devant un coussin péteur) une ola singeant l'attente d'un stade de foot se met à réchauffer l’atmosphère venteuse des arènes de Nîmes ... Le cadre est sublime, l'apéro du before place du marché avec notre esthète ami Johan en guise de retrouvailles nous a bien mis en condition.

La nuit commence à tomber pour laisser le bel écrin prêt à recevoir les gladiateurs tant attendus pour un combat entre le spleen et l'idéal ... L'écran géant scintille d'un bleu blafard laissant s'effacer la lettre "P" telle un emblème dévolu à la quête d'une beauté venue de Portishead (ville du Somerset chez nos amis d'outre Manche pour ceux qui voudraient des précisions de géographie)

L'entrée dans l'arène se fait sur l'antinomique SILENCE

Esteja alerta para as regras dos três
O que você dá, retornará para você
Essa lição, você tem que aprender
Você só ganha o que você merece

La foule hurle sa joie sur les premières notes du chant de Beth Gibbons, l'anti-diva soul la plus émouvante qui se glisse avec toute sa fragilité devant une captation de concert ultra arty !


" Did you know when you lost?
Did you know when I wanted ?"

Nous voulons encore et toujours de cet amour, nous ne sommes pas perdu en ce soir d'été et après le second titre issu de THIRD (HUNTER) c'est le Millenium Falcon qui soulève l'édifice antique pour un MYSTERONS qui laissera une marque d'émotion au coin de l’œil de ma toute nouvelle épouse.

Et nos cœur qui à l'unisson entament un leitmotiv sans réponse

"Did you really want ?" (...)

Enchainement sur THE RIP avec cette animation étrange et épatante à la fois.
Une progression instrumentale qui s'installe derrière cette voix de miel et de velours.


MAGIC DOORS et le classique SOUR TIMES toujours aussi bien exécuté en concert avec son jeu de batterie très ludique qui me fait dégourdir les cervicales.

Vient alors le sommet de la prestation du groupe avec un WANDERING STAR qui laisse l'assistance littéralement en lévitation ...
Sobriété dans l'orchestration, une guitare qui vient pleurer à nos oreilles émerveillées, le reste est juste là pour mettre en exergue la toujours somptueuse interprétation mélancolique de la reine de la nuit.
Simple et élégant !


Le son est carré et super clean, ce qui n’empêche ni MACHINE GUN ni une version démoniaque de OVER de redonner de l'ampleur à la chose.
Le public est aux anges même si dans les gradins les fans restent tranquillement assis n'en déplaise à ma volonté de sauter une fois de plus dans tous les sens.

Le tubuesque mais jamais démodé GLORY BOX prend la suite sans grosse surprise mais avec toujours le plaisir de vibrer sur les voltiges scratchienne du grand maestro Geoff BARROW - puis en mode pilotage automatique NYLON SMILE et COWBOYS qui dégaine son paysage Morriconien à merveille.

Le temps passe à la vitesse de l'éclair.
La noirceur atteint son paroxysme avec une exécution massivienne (post Mezzanine) de THREADS le bien nommé ...


Une incantation où la voix de Beth explose dans un cri qui résonne encore dans ma tête.
Somptueux de puissance !

En guise de rappel:

ROADS, titre magnifié par cette nappe de moog et ce décor sonore toujours aussi prenant, l'un et l'autre s'embrassant tendrement devant tant de bonheur, le bonheur dans la mélancolie du moment qui petit à petit semble s'échapper.

WE CARRY ON en estocade (et oui on est dans des arènes) pour un final à rallonge et un bain de foule pour la grande dame en noir, des boucles et des battements hypnotiques qui se mêlent aux riffs classieux d'Adrian Utley.


On en demande encore et encore (les gradins sont enfin debout) mais les roadies se précipitent sur la scène, la lumière revient et nous éblouie après tant de délectation dans le noir.
Petit debriefing avec Johan et son beau t-shirt MOGWAI (moi j'avais misé sur un dark vador sur fond rouge, estampillé d'une guitare électrique pour faire honneur aux écossais du jour)

Il faut reprendre la route, sur le chemin qui nous ramène aux pays des flamants roses Stéphanie me dit que c'est le plus beau concert auquel elle a pu assister.
Je n'en dirai pas autant sans faire le blasé mais il est vrai qu'en ce soir de Juillet, on vient juste d'assister à un grand show.

Vivement la suite :

- la route du rock (seulement le samedi 13/08 ... donc pas de énième concert de MOGWAI)
- the betwiched hand (à ST QUAY le vendredi 12/08)

et après la rentrée:
- Yann Tiersen (au Trianon)

Merci pour la revue, Ivlo, cool d'avoir des nouvelles du front. Bien sûr je ne partagerai pas ton analyse sur Mogwai ; je trouve au contraire que sur scène, ils font preuve d'un bel esprit de renouvellement dans le son, malgré des setlists un peu en manque de nouveauté et d'esprit d'aventure...

En parlant de renouvellement, on ne peut d'ailleurs pas trop dire que la setlist de Portishead évolue beaucoup non plus : c'est presque un copié-collé du concert que Le Clan avait mis en ligne l'an dernier. Mais comme il est de toute façon très bon, j'imagine que ce devait être un grand moment, surtout dans les Arènes...

Tiens, une petite parenthèse sur Mogwai qui va sortir un EP à la rentrée : jetez-moi donc une oreille sur ce petit chef d'oeuvre, si ça c'est pas nouveau et inspiré :

http://soundcloud.com/rock-action-records/sets/mogwai-get-to-france/s-Gumby

Et pour finir, sans développer car ce n'est pas les styles de musique qu'on écoute beaucoup sur le forum, je tiens à vous dire que j'ai fini mon mois de concert à fond les bananes avec trois concerts exceptionnels (Têtes Raides, Tiken Jah Fakoly, Cocorosie), tous trop courts, format festival oblige, mais tous les trois extraordinaires, et sur ce point, quel bonheur d'être de retour en France !

Petite précision concernant nos amis écossais, j'ai retrouvé deux extraits de review qui iront plus dans ton sens cher koko:

EUROCKS 2006:

(...)

La chair de poule sur le mur de son du groupe écossais Mogwai
une fougue progressive et saturée,des montées renversantes et hypnotiques.
Une très bonne surprise
Le groupe révèle sur scène son coté le plus "loud" sans oublier pour autant de toucher en plein coeur

Apothéose orgasmique de ce festival que la prestation magique des islandais de Sigur Ros
Derrière un rideau laissant percevoir des ombres étranges commence la pièce de théâtre jouée par des créatures mi-ange mi-démon ... le voile disparait et laisse place à une voix cristalline ... le groupe est comme un funambule près à tomber et qui par enchantement s'envolerai de plus en plus haut dans les cieux ... la musique me fait dresser les poils ... quelque chose que l'on appelle "nostalgie" dans une case de mon cerveau ... une image qui humidifie le contour de mes yeux roses.
Je suis triste de ce temps qui s'échappe ... trop vite fini ... mais ravi d'avoir une fois de plus compris que la musique sans émotions ne mérite pas d'être.

Takk

Il faut dire que ce jour là on avait enchainer: MOGWAI - ARCHIVE - SIGUR ROS - MUSE
Du lourd !

et puis un an après ... changement de lieu:
R.E.S 2007 (avec la patronne )

Une arrivée sur les lieux avec un repérage préalable des stands Heineken (le bar loundge est passé de droite à gauche ... enfin çà dépend aussi du sens ) puis une écoute rapide de DINOSAUR JR qui outre le fait de jouer très fort, joue aussi très vite et notamment sa reprise de JUST LIKE HEAVEN de mon groupe chéri et adoré (voir 1er paragraphe pour les béotiens) On préfère se placer pour les écossais de MOGWAI alors que le soleil commence à taper, un look simple "made in celtics" et les envolées vibrantes qui embrassent une assistance peu nombreuse vu l'heure de passage du groupe ... quelques problèmes de son sur le clavier mais rien de méchant, de toute façon le groupe joue fort et les titres s'enchainent avec régal: petits délices sur 2 RIGHTS MAKE 1 WRONG ou encore TRAVEL IS DANGEROUS exécutés avec une force captivante ... le set beaucoup trop court (à peine 45 minutes ) s'achève sur GLASGOW MEGA-SNAKE et WE'RE NOT HERE, le dernier exécuté de manière lente et intense met enfin le public retardataire dans de belles conditions pour débuter cette cuvée Rock en Seine 2007 ... (...)


Voilà juste pour dire qu'en 2011 j'ai vraiment adoré l'accessibilité intelligente de l'album (comme les précédents) mais cette fois-ci à Nîmes j'étais partagé entre ma propre excitation d'un coté et mon attente bien marquée (avec mon t-shirt floqué du nom du groupe )et de l'autre les conditions nazes d'une 1ère partie où çà discute, çà rigole, passe devant toi et s'en tappe carrément des mecs sur scène qui du coup ne sont pas dedans ... avec un batteur qui s'en prend au mec du son faute de retour ... sauvé quand même sur la fin du set et notamment Mogwai fear Satan et son cultissime break avant la furie: Toujours un régal !
Enfin bref, je mets tellement ce groupe sur un pied d'estalle que j'en demande sans doute trop !
Pas trop de leur faute pour cette fois-ci et c'est donc avec plaisir que j'irai les revoir une 4ème fois (pas pu retrouver ma revue du concert à Brest sur la tournée de THE HAWK IS HAWLING qui était franchement énorme aussi avec un public vraiment réceptif)
Pour la route du rock dommage d'ailleurs que je ne puisse y aller que le Samedi (fuck fuck fuck)

ps: vu aussi Cocorosie sur scène, une poésie étrange entre monde de diva et musicalité enfantine ... un ovni qui mérite le détour.

...

hop hop la suite des aventures estivales de Mr & Mrs aux yeux roses

Bis repetita placent … Horace n’aurait pas dit mieux s’il avait pu se libérer afin de nous rejoindre pour un rituel aoutien fait de boue et de rock. La route malouine une fois de plus bien humide mais bel et bien alléchante.
Petite mise en jambe sur la toute nouvelle sensation CULTS dont la pochette de l’album éponyme pouvait laisser présager une ambiance des plus furieuses.
Il n’en ait rien, la chanteuse fraichement vêtue malgré la bruine bretonne semble telle une ballerine dans une boite à musique à la fois sucrée et un tantinet désuet.
Plutôt plaisant néanmoins mais bien en deçà des accoutrements divers qui passent devant notre ligne de mire :
Tongs et short dans la gadoue, papier bulle en guise de protection non solaire, sacs poubelles faisant office de poncho. La valse des parapluies aura même tendance à nous priver du spectacle sur la scène mais en vieux routier du rock que nous sommes, on profite d’un rehausseur de fortune pour profiter de la suite qui s’annonce.
Une fumée épaisse devant le Fort Saint Père tel un rideau qui vient accueillir les très discrets BLONDE REDHEAD. Les premières notes de Here Sometimes qui résonnent et le décor qui nous fait oublier cette pluie qui ne cesse de tomber. Le son est incroyablement enivrant. Le délice pourrait être parfait si seulement le bras (armé ?) de la caméra ne nous passait pas fréquemment devant les yeux.
Dr Strangeluv prend une ampleur insoupçonnée, la voix de Kazu Makino est comme l’envol du papillon qui se métamorphoserait pour laisser place à celui d’un aigle … Une somptueuse fragilité emprunte de subtile majesté.
Sur Spring and by Summer fall les nappes tranquilles s’éclipsent pour retomber sur un crépitement sublime noisy rappelant les premières heures du groupe indé américain.
Delay et échos viennent magnifier la belle prestation qui s’offre à nous. Not Getting There et son refrain percutant se laisse déguster de manière encore plus jouissive que l’écoute sur platine.
On est dans le vrai, dans la prestation qui transcende un morceau … qui le revisite pour n’en garder que le nectar le plus onctueux. Idem sur Messenger emprunt d’une mélancolie contagieuse, la fragilité d’Amedeo Pace met en exergue la magie du titre issu du très romantique Misery is a Butterfly. Enchainement attendu avec In Particular et son riff obsédant, Kazu ira jusqu’à psalmodier
« Ah. X, X. X. Alex.
X. X, X. Alex. X, X.
X. X, X. Alex.
X. X, X. Alex, your love will sing for you “
Une pensée du coup pour notre ami lyonnais qui se serait délecté de l’instant quasi érotique !


La suite du show continue sur cette lancée de haute volée, mention étonnante d’un récitatif chanté-parlé en décalage osé sur le magnifique Falling Man
« I know a ghost can walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall”
Des mots qui me touchent au plus profond de mes troubles existentialistes passés, présents et sans aucun doute à venir.
Le temps pour Spain de nous plonger dans une bulle relaxante avant que le jeu de jambes digne d’une Steffi Graf ne batte la mesure sur un 23 exécuté avec une virtuosité rare.
Equus et ses saccades obsédantes puis une fin du concert à l’image du reste: Penny Sparkle, un moment planant où toutes les autres choses sont mises entre parenthèse. Et même la pluie n’aura pas perturbé cet instant si intense.

La pluie, toujours la pluie et une boue qui petit à petit s’épaissit.
On se console du retour à la réalité en allant se réchauffer avec un bon bol de pâtes chinoises laissant un sombre sosie d’Elvis se contorsionner dans un magma sonore indigeste (contrairement au bol en question)
On reprend notre place surélevée face à la scène pour un changement de climat (sonore uniquement) avec la très entendue Alison Mosshart et le tout nouveau bagué Jamie Hince.
La météo aura eu raison d’une affluence moins fournie en ce soir de 13 Août 2011 mais à défaut du nombre on a une belle clameur sur les vibrations du No Wow de THE KILLS.
Hotel et VV sont callés pour nous délivrer le meilleur mais la voix d’Alison manque d’ampleur sur Future Star Slow (titre très attendu par ma voisine adorée)
Une fois de plus sur ce festival les réglages ont l’air de se faire sur les premiers titres … Chose toujours aussi navrante de la part de soi-disant pro. Pour les questions climatiques on peut faire preuve de mansuétude pour des choses aussi basiques que la sono on peut compléter le cahier des doléances.
Le pire du pire aura lieu sur un Satellite jamais mis en orbite car complètement noyé dans des basses assourdissantes.
Heureusement que sur Kissy Kissy, U.V.A Fever, DNA et Tape Song la structure mélodique et rythmique atténue cette impression. Sur le dernier titre nommé je me lâche sous les yeux médusés de mes voisins en exécutant une danse étrange, mes godasses maculées éclaboussant le tout d’un plaisir enfantin.

Baby says, balancé avec une pédale guitare des plus crades. Effet sans doute désiré mais d’un rendu inapproprié pour l’un des titres les plus remarquables du dernier opus.

The Last goodbye vient à point nommer, non pas pour achever la fresque du duo mais pour apaiser nos sens en ébullition. Moment en suspension pour repartir cheveux mouillés et aux vents sur des déflagrations plus rock.
La fin du show est totalement mutante.
Le très bouffi Jamie (dope et alcool ou vie de patachon ?) n’a plus comme organe que le manche de sa gratte. Le son est enfin à la hauteur de leur/notre volonté ! On ressent une énergie sauvage et sexy … L’aspect le plus brut et animal de leur musique. Dommage peut-être que dans leur jeu de scène il y ait cet éloignement frustrant entre les deux protagonistes. A l’époque de leurs minimalistes prestations cette confrontation était leur marque de fabrique. Les temps changent même si l’essence du « balancer et rouler » reste la même.
Nous goutons notre plaisir absolu quand Fried My Little Brains explose dans nos oreilles … Feu d’artifice final d’un show plutôt figue que raisin … A moins que ce ne soit l’inverse.

Retour à la case maison, la pluie a cessé de battre.
Le lendemain il y avait un soleil radieux sur la côte d’émeraude.