Le rouge et le noir ... Julien SOREL devant le bourreau qui va l'éxécuter.
Une sensation d'avoir tout perdu,ses amours (impossibles) et ses certitudes sur le monde.
Le rouge et le noir ... celui d'un trio teinté d'un mal de vivre et d'une colère inapaisée.
Hallucinogènes et pertes de connaissances éthyliques,terreaux d'une schizophrénie malsaine.
Difficile de sortir de PORNOGRAPHY un seul titre tellement l'oeuvre est un Tout :
Une descente aux enfers comme un exutoire aux maux qui obsèdent les esprits des acteurs de cette tragédie.
Lecture pourtant d'un titre,celui de toute une collection d'émois,plusieurs versions,plusieurs frissons ... son nom ? THE FIGUREHEAD.
ECHO B STUDIO Sombre et minimaliste,chant plein d'échos et de sanglots.
Guitare plaintive sous les coups de marteau d'une basse et batterie terribles.
Un "yaourt" final comme un signe d'impuissance face à ce mal profond.
RHINO STUDIO DEMO Boite à rythme qui invite à rentrer dans une pièce pleine de peurs,tète basse et tensions hypnotiques auquelle vient se joindre une guitare filandreuse.
Chant détaché,désabusé (le taedium vitae)
Final : petit à petit tout disparait !
ALBUM VERSION Batterie tribale, une danse macabre derrière un chant hurlé ... un appel au secours tandis que la guitare en soutien répond et donne une impression de colère immense
"please down me sleep (...) you mean nothing !"
Impératif absolu de sortir de ce chaos ... un besoin de liberté !
Mais ce son inquiétant et menaçant qui revient sans cesse ... diabolique !!!
Et pourtant on y replonge
"I can't never say no to anyone but you"
La peur finalement des faux semblants,alors bas les masques !
" I will never be clean again " en leitmotiv incessant.
PEEL SESSIONS Chant haut perché,la douleur des larmes qui viennent bruler les écorchures.
Rappel de la filiation du titre,entre les brulures suicidaires de ONE HUNDRED YEARS et la glace paralysante de COLD ... les hallucinations de visions terrifiantes.
ZENITH (octobre 1992) "PARIS"
Moment magique,rythme lent,les trémolos et les vibrations d'un artiste habité.
Je suis dans la salle,la chair de poule m'envahit.Mon corps du haut de mes frèles 17 automnes est en apesanteur malgré la lourdeur climatique qui plonge l'assistance ... une écoute respectueuse quasi mystique quand soudain la colère ressurgit pour dénoncer des secrets et mensonges
"too many secrets,too many lies (...)"
Inoubliable !!!
FESTIVAL DES VIEILLES CHARRUES - CARHAIX (juillet 2002) Dès les premiers roulement de tambours un cri de bonheur ... puis 6 cordes qui transpersent la prairie,mélodiques et tristes.
Mes bras se lèvent au ciel,ma bouche qui accompagne celle du génie sur la scène,mes amis stupéfaits de me voir en trans'.
Un son très fort (peut-etre trop parfois) ... le groupe en pilotage automatique sur cet énième appel au secours ... une larme nostalgique pour achever le murmure de l'homme en noir.
YAHOO SESSION Nouvelle époque,guitare moins prenante (absence de riff) et voix plus maniérée ... beauté éclipsée ... le décor est définitivement sombre.
TEMPODROM - BERLIN (novembre 2002) "TRILOGY" Une fragilité perceptible,un son de basse très sophistiqué,un martèlement des percussions et de la déchirante guitare qui enhivre nos plus beaux cauchemars.
De la sueur qui se mèle au sang.
Sur la note finale un soulagement ? à moins que nous soyons tous morts ?